mercredi 30 novembre 2016

Moscato : un vin festif... et bon marché


Ce Moscato est l'une de mes découvertes de Vinisud. Je l'avais dégusté à un stand de vins bio italiens, et il m'avait séduit comme le reste de la gamme.  Il provient d'un domaine en bio depuis plus de 40 ans.

Même s'il vient d'une région proche du Moscato d'Asti – un peu plus à l'est – il présente un profil assez différent, avec moins de sucres et plus d'alcool, même si l'on reste dans le très raisonnable (10 % vol). Le vin de départ est produit à base d'un muscat cueilli à la limite de la maturité, histoire d'avoir une bonne acidité. Par contre, pour la deuxième fermentation, la liqueur est remplacée par du jus de muscat bien mûr, ce qui exalte l'aromatique du cépage (sans en faire trop non plus). À noter que c'est du Muscat jaune, un cépage que l'on trouve au Nord de l'Italie, en Slovénie et en Hongrie.

La robe est paille claire, avec des bulles fines et discrètes.

Le nez est pimpant, sur des notes de muscat, de fleur d'oranger, d'abricot, d'agrume confit et de rose (discrète).

La bouche est ronde, fraîche, savoureuse, avec une effervescence tonique qui titille la langue sans l'agresser et une matière douce qui tapisse le palais. L'aromatique est très fruitée avec l'impression de croquer dans le raisin qui libère alors sa pulpe. 

La finale mêle intelligemment fine astringence et noble amertume, histoire d'équilibrer le sucre, présent mais pas pesant. Le muscat (abricoté) règne toujours en maître, souligné par le pétale de rose et l'écorce d'agrume (pomelo), avec une bonne persistance sur des notes salines/florales.

Pour 11.90 €, vous avez vraiment un très chouette vin qui peut être bu aussi bien à l'apéro que sur un dessert, et qui devrait même plaire à ceux qui n'aiment pas le vin d'ordinaire. 




lundi 28 novembre 2016

Ganevat


Le nouveau millésime de Ganevat est arrivé. Enfin plutôt LES nouveaux millésimes, car ils sont différents selon les cuvées : 2014 pour les blancs ouillés du domaine. 2015 pour les rouges, 2010 pour la Cuvée de garde, 2006 pour les Vignes de mon père, etc.

À noter plusieurs nouveautés : les griphées, un Chardonnay ouillé (sols constitués de fossiles d'huîtres calcaires), Sous la roche, un assemblage (ouillé) de Savagnins jaunes, roses et verts sur l'une des plus belles parcelles du domaine. En rouge, les Pinots noirs Julien (marnes calcaires) et En billat (schistes) reprennent leur indépendance perdue en 2014. Et en négoce arrivent les cuves Le p'tiot Rouquin , Kopin et J'y aime

Pour ceux avaient été frustrés de ne pas avoir eu de Zaune à dédé (nous en parlions ICI), il est de retour ! À son sujet, un client nous a écrit il y peu "franchement énorme, ça ne se décrit pas, ça se vit! Merci pour la découverte."

Petit champ ... mais pas petit vin !


Il devient de plus en plus difficile de se procurer les vins du Champ des  Treilles tant celui-ci devient réclamé à travers le monde. La médiatisation de Jean-Michel Comme, l'homme qui a fait de Pontet Canet l'égal des plus grands crus du Médoc n'y est certainement pas étrangère. Son épouse Corinne n'est pas en reste, puisqu'elle fait de plus en plus de conseil en biodynamie pour d'autres domaines (comme Climens de Bérénice Lurton).

Nous nous y étions pris quelques semaine trop tard pour le Petit Champ 2014 : il n'y en avait plus en vente. Cette fois-ci, nous avons eu le bon timing et récupéré du Petit Champ 2015. Même dans les "mauvais" millésimes, le vin est réussi. Donc sur une année comme 2015, pas de souci ;-)

La robe est grenat très sombre, à peine translucide, avec plein de larmes sur les parois du verre.

Le nez gourmand évoque le Cabernet mûr à point avec des notes de cassis (fruit + feuille), de poivron rouge  et une pointe de menthol.

La bouche est ronde, ample, à la texture d'abord soyeuse pour devenir ensuite plus charnue et veloutée. Une fine acidité apporte tension et fraîcheur, même si cette dernière provient aussi de l'aromatique cassis/menthol. 

La finale affiche des tannins affirmés – mais bien mûrs – qui en font plus un vin de repas que d'apéro. On en retient surtout les notes épicées et minérales, même si c'est le cassis qui gagne à la fin.

Trouver un vin de cette qualité-là en biodynamie dans le Bordelais à 8.20 €, ce n'est pas moins que remarquable : merci à Corinne et Jean-Michel Comme pour ce beau cadeau !


vendredi 25 novembre 2016

8 vins sans soufre ... et sans défauts !


Tel était le thème de la dégustation organisée hier soir avec le "Club Vins Étonnants de Limoges". Je voulais montrer qu'il était possible de boire une série de vins dits "naturels" ou "nature" sans être dérangé par les défauts qui leur sont reprochés : gaz carbonique (perlant), réduction (caoutchouc brûlé, port à marée basse, serpillière...) brettanomyces (écurie, poulailler...), volatile excessive (vernis à ongle, colle scotch), oxydation (pomme blette, cidre), goût de souris en finale... La mission fut totalement réussie : si une personne n'avait pas connu le thème à l'avance, je pense qu'elle  n'aurait pas su dire que le point commun de ces vins était le "non sulfitage". 


Avec les mises en bouche, nous avons démarré avec le Crémant de Limoux Blanc de Blancs Brut nature de Jean-Louis Denois (80 % Chardonnay, 20 % Chenin). Un nez sur les fruits blancs, la noisette fraîche et une touche de coing. Une bouche pure, fraîche, avec des bulles fines. Une finale nette, finement astringente. Comme beaucoup de vins de la soirée, un excellent rapport qualité/prix (10.95 €).

Avec un pot au feu de foie gras, j'ai servi deux vins blancs : à ma gauche, un Chardonnay les Trouillots 2015 de Valentin Morel. À ma droite, un Font de Marinas 2015 du domaine Costes-Cirgues. Le premier a un nez de Chardonnay bien mûr (pomme chaude, amande, poire confite, noisette grillée), une bouche ronde, riche, tendue par une belle acidité. La finale est tonique et gourmande. Impossible de ne pas l'aimer. Le second a un nez plus discret, sur l'abricot, la mirabelle et le safran. La bouche, toute en finesse, paraît presque frêle à côté de son voisin. Elle est en tout cas loin des clichés sur les blancs sudistes, accusés de lourdinguerie. Les deux se marient bien avec le plat. 


Avec un carré de veau désossé aux trompettes de la mort, polenta et petits légumes, j'ai servi deux vins rouges : à ma gauche un Languedoc Montplaisir 2014 du domaine Costes Cirgues (et oui, encore lui !). Et à ma droite, un Artiste 2015 de P-U-R (100 % Mourvèdre). Le premier est d'une finesse et d'une fraîcheur rares dans la région, avec des arômes de framboise et d'épices. On pourrait se boire la bouteille ! Le second a une chair plus dense et veloutée, avec un fruit noir très p-u-r, et des épices en pagaille, surtout en finale. L'aromatique du Mourvèdre sans les tannins souvent (trop) puissants. Dans les deux cas, on est toujours dans le zéro défaut (même si l'acidité volatile du second est très élevée – 0.90 – elle est totalement intégrée dans le vin et ne peut être perçue comme un défaut).


Avec l'incontournable Saint-Nectaire, deux autres vins rouges : à ma gauche, le Bordeaux Tire' Vin Vite 2015 du Château Tire Pé. À ma droite le Cahors Extra-Libre 2015 du Château du Cèdre. Les deux auraient gagné à être dégustés avec un confit de canard mais après le veau servi en portion généreuse, ça n'eût pas été raisonnable... Le premier à fruit très expressif et une fraîcheur tonique assez loin de l'image des vins de Bordeaux. Le deuxième a une complexité aromatique (violette, crème de fruits noirs, encens) et un velouté de texture qui vous font tomber illico sous son charme. La finale est d'une gourmandise irrésistible. Bref, adopté par tous !


Pour finir (faut bien...), des fruits secs grillés, de la glace vanille et du caramel au beurre pour accompagner l'Apicula 2009 de Barouillet. Ici, nous sommes un registre clairement oxydatif, mais il ne faut pas le voir comme un défaut (ou alors les Banyuls ambrés ou les Oloroso sont défectueux). Le nez évoque les fruits secs grillés, le caramel, le miel de châtaignier, la figue. La bouche est d'une richesse et d'une onctuosité assez énormes (290 g/l de sucres résiduels !) mais l'ensemble est parfaitement équilibré grâce à une acidité bienvenue. La finale envoie du lourd sans être pesante. Superbe. La concentration est telle qu'il n'y a pas besoin d'en boire beaucoup pour tutoyer le ciel : une bouteille de 50 cl a rendu heureux 13 personnes !

Une très belle conclusion à une soirée mémorable qui a épaté tous les participants, sans parler des plats particulièrement réussis ce soir-là. On recommencera dès que possible !

jeudi 24 novembre 2016

Dernière cueillette : la bête est toujours fascinante


En l'espace d'un an, nous avons fait un saut de trois millésimes sur la Dernière cueillette de l'Arjolle. Probablement parce que cette cuvée ne peut être produite chaque année car elle réclame une matière première particulière : du Chardonnay très mûr, mais pas ramollo non plus. L'été frais et l'arrière-saison ensoleillée de 2014 semblaient être particulièrement propices pour celle-ci. Après dégustation, je vous le confirme : c'est le cas.

Comme je l'ai déjà écrit sur ce blog, cette cuvée fut l'une des premières que j'ai achetées à Vins étonnants il y a une douzaine d'années. C'était alors le millésime 2001. Ce vin m'avait tellement plu que j'en avais racheté une caisse entière (la toute dernière disponible, en bois à l'époque). C'était alors le premier essai du domaine, et on était dans le "barré total", baroque, tout fou. Depuis, le process est mieux maîtrisé. On a perdu un peu la folie des temps anciens. Il n'empêche : à chaque nouveau millésime dégusté, cette Dernière cueillette exerce sur moi une fascination dont je n'arrive à m'extraire, quand bien même la partie la plus rationnelle de mon être me souffle dans l'oreille que c'est vulgaire, too much, archi-boisé. Ben oui, mais des fois, ça fait du bien :-)

La robe, déjà, est impressionnante par son doré intense. On dirait du Sauternes.

Le nez envoie sévère : noisette grillée, café, lard fumé, crème brûlée à la vanille... 

La bouche est sphérique, pourvue d'une matière dense et riche, quasi-onctueuse. Le tout est équilibré . par une fraîcheur et une tension qui envoient aussi lourd que le nez. Cet ensemble bâti comme une Maybach trace aussi vite que celle-ci car il y a un sacré moteur sous le capot.

La finale très savoureuse enfonce le clou, tout en étant d'un équilibre impressionnant. On y retrouve les arômes perçus au nez : fruits secs grillés, lard fumé, vanille, mais aussi caramel au beurre, épices...

Si ce vin est accompagné  d'un plat à la hauteur – ris de veau caramélisés,  homard au xeres... – cela peut donner un moment gastronomique exceptionnel (pour un prix qui ne l'est pas : 13.95 €).



mercredi 23 novembre 2016

Mondeuse de Peillot 2015 : THE millésime à garder


Cela faisait un petit bout  de temps que je voulais vous parler de cette Mondeuse 2015 de Peillot, mais il y en avait une quantité trop limitée en stock (lorsqu'il n'y en a plus au bout d'une journée, c'est un peu frustrant pour les lecteurs...). Nous venons d'être réapprovisionnés. Je peux donc maintenant me lâcher ;-)

La robe est grenat sombre aux reflets pourpres, bien translucide.

Le nez est d'une intense gourmandise sur la crème de mûre, la violette, avec juste ce qu'il faut de poivre et de yaourt aux fruits.

La bouche est ronde, juteuse, avec des tannins veloutés et un fruit juste explosif. En approchant de la finale, les tannins s'affermissent un peu pour gagner de plus en plus en puissance.

La finale a une mâche affirmée, mais le fruit et la fraîcheur qu'elle exulte supplantent les tannins bien mûrs. Les épices persistent longuement.

Vous l'aurez compris : si vous buvez ce vin aujourd'hui, il demandera un plat qui gomme les tannins (confit de canard, par ex). Mais à l'instar de Franck Peillot, je miserais sur une bonne garde (dix ans). Cela devrait alors donner un tout autre vin que vous placeriez beaucoup plus haut dans votre hiérarchie pinardière.


mardi 22 novembre 2016

Rocalhan, 28 mois plus tard


En juillet 2014, j'avais écrit un billet sur Rocalhan , ce vin vraiment étonnant des Hautes Terres de Comberousse. On peut dire qu'il m'avait inspiré car c'est rare que j'écrive une présentation aussi longue, et oserai-je dire ...  chiadée (pour la lire ou relire, c'est ICI). 

Il est également rare que deux ans plus tard, nous présentions toujours le même millésime. On ne peut pas dire qu'il se soit mal vendu – on a vu nettement pire – mais il faut croire que nous devons être les seuls (ou presque) à en acheter au producteur. Et que le volume de 2011 était conséquent.

Je trouvais donc intéressant de regoûter Rocalhan, histoire de voir comment il avait évolué. 

La robe est entre l'or en fusion et le cuivre (proche d'un liquoreux un peu évolué ou de certains vins oranges).

À l'ouverture, le nez est plutôt plus austère qu'il y a deux ans (il faut dire qu'il est beaucoup plus frais) : croûte de comté, épices, arachide. Avec l'aération et le réchauffement, il s'ouvre : pêche séchée, écorce d'orange ... puis banane flambée au rhum, coing...

La bouche est ronde, très ample, s'immisçant dans les moindres recoins du palais, avec une matière dense, très intense aromatiquement (qui gagne en moelleux au réchauffement) et une droiture fraîche sans raideur. L'ensemble est harmonieux, équilibré, ce qui ne veut pas dire qu'il soit facilement accessible. On est dans le zarbi, tout de même ;-)

La finale évoque vraiment les vins oranges (mais aussi les jaunes), avec un côté légèrement tannique doublé d'amertume (gentiane, bigarade), et puis toujours les épices à foison, mais aussi du foin séché. Dépaysant au possible.

À savourer avec des pâtes affinées (comté, parmesan, pecorino) des tajines, voire un foie gras aux coings et épices. Excellent rapport qualité/prix (13.95 €)




lundi 21 novembre 2016

Bienvenue aux étrangers !


En février dernier, j'avais découvert à Vinisud les vins du domaine Fidora. Ce domaine de Vénétie produit des prosecco et des vins de Valpolicella (dont le fameux Amarone). Ils sont distribués en France par un caviste/grossiste de Nantes à qui j'ai rendu visite lorsque je suis allé en mars au pays du Muscadet. J'avais alors découvert d'autres références de sa large gamme de vins étrangers. Certaines très bien, d'autres moins. 

Nous en avons choisi quelques uns afin de compléter la gamme Fidora. D'autres suivront peut-être dans les mois qui viennent (si vous faites un bon accueil à ces nouveaux arrivants).



Le Graciano, c'est un peu le Petit Verdot de la Rioja. Il complète souvent le Tempranillo à hauteur de 3-4 %, lui apportant de la fraîcheur, de la structure et des arômes de baies sauvages. Il ne représente que 0.5 % du volume produit dans l'appellation. Manzanos qui possède Más de Víctor détient à lui seul 18 % des 395 ha de Graciano. Aussi cette maison peut se permettre de faire une cuvée monocépage. 

Tout le processus de vinification et d'élevage se fait au maximum par gravité afin d'éviter l'utilisation de pompes (4 étages successifs). Le vin est élevé six mois en barriques (50 % chêne français, 50 % chêne américain).

La robe est pourpre translucide. 

Le  nez est des plus tentateurs, sur la cerise noire, l'eucalyptus et le cacao en poudre, avec une pincée d'épices (cannelle, muscade) et d'encens. 

La bouche est  ronde, croquante, juteuse, avec un fruit frais/expressif et des tannins charnus/veloutés. 

La finale est savoureuse, avec juste ce qu'il faut de mâche pour la rendre salivante. 

Une irrésistible gourmandise !



La quête de Odfjell est de faire des vins qui soient une véritable expression du terroir. Leurs vignes aux faibles rendements sont soignées  avec beaucoup d'attention. Les vendanges sont manuelles afin d'être certains que les grappes  arrivent à la cave aussi intactes que possible.

Les vignes ont commencé à être plantées à Maipo en 1994. Aujourd'hui, après 20 ans, le domaine possède 85 hectares dans cette vallée. En incluant  les vignobles de Cauquenes, Lontué et Colchagua, la surface totale est de 115 hectares,  plantée d'un large éventail de cépages : Cabernet Sauvignon, Merlot, Carmenère, Syrah, Cabernet Franc, Malbec, et  même des vieilles  vignes de Carignan à Cauquenes.

Odfjell s'est engagé  être un leader dans la gestion écologique du vignoble, est déterminés à améliorer l'image et les pratiques de la viticulture au Chili. Le but de ce travail est de produire les meilleurs vins possibles tout en maintenant son  engagement à long terme pour une agriculture durable et des pratiques de vinification environnementales. Pour cette raison, les vignes sont 100% bio , avec un début de conversion à l'agriculture biodynamique.

La robe est pourpre sombre, limite opaque. 
Le nez est expressif, sur le cassis (liqueur), la myrtille, avec une touche fumée/épicée. 

La bouche allie tension et rondeur veloutée, avec des tannins denses et mûrs et une fraîcheur tonique.

La finale est puissante, mâchue, avec une belle persistance sur des notes de fruits noirs et d'épices grillés.

Un vin qui remplacera sans souci un Bordeaux avec une belle côte de boeuf.


Selkirk Shiraz 2012 (17.50 €)

Le domaine est dirigé par les sœurs Willson : Rebecca vinifie les vins, Lucy s'occupe de la commercialisation et de la communication.  Comme vous pouvez le voir, elles ne se prennent pas forcément au sérieux.



Les parcelles de Syrah sont sélectionnées afin d'avoir un bel équilibre final entre fruit, complexité aromatique et structure. La vinification est faite en petites cuves ouvertes (pigeage. Puis l'élevage de 18 mois est fait en barriques de chêne américain à grains fins (ça ne se sent pas ...)

La robe est entre le grenat sombre et l'encre violette. 

Le nez est intense, sur la crème de fruits noirs, la quetsche, le tabac hollandais, les épices douces et le bonbon à la violette. 

La bouche est  ronde, ample, avec un toucher velouté sensuel, profond, et juste ce qu'il faut de fraîcheur et de tension pour éviter de tomber dans la lourdeur. 

La finale est tonique, généreuse, avec une fine mâche savoureuse relevée par une pointe d'eucalyptus, pour finir sur les épices grillées

Une Syrah australienne pas caricaturale ni sucrailleuse. Mais pas fait non plus pour les "palais de fillette"...


Zig Zag Zin 2011 (19.90 €)

"Le comté de Mendocino, où les routes zigzaguent entre les collines. Un vrai mode de vie. Le anti OGM et bio-diesel friendly.  Laissez votre portable à Napa. Zinfandel est notre premier amour et d Zig Zag Zin son incarnation.

Dégustez Zig Zag Zin avec vos meilleurs amis, de la bonne zique, et allongez-vous !"

La robe est grenat translucide légèrement évoluée. 

Le nez est intense et profond, sur la framboise, la réglisse,  le cèdre  et les épices. 

La bouche est ample et généreuse, avec une matière souple, glissante, mêlant fruits compotés et épices. 
La finale est un peu plus ferme, avec des tannins légèrement saillants, et une persistance aromatique sur la réglisse, le café et les épices. 

Ce vin gagnera à être bu avec des mets épices (chili, couscous, dinde à la mexicaine)


Grateful dead 2012 (21.90 €)

Elevé 20 mois en cuve de cèdre rouge (sic)

Assemblage de Syrah, Petite Syrah, Zinfandel et Grenache (sic again)

La robe est grenat sombre. 

Le nez est exubérant, sur les fruits rouges et noirs en confiture, le cèdre (forcément) et une pointe de vanille et d'épices. 

La bouche est ronde, veloutée, avec une matière dense, charnue, imposante, doté d'une bonne fraîcheur aromatique. 

La finale est puissante, avec des tannins assez impressionnants (mais bien mûrs) et un retour des fruits rouges, du cèdre, des épices... et toujours cette pointe de vanille.  

A consommer avec une daube relevée, des ribs bien épicés une carbonade flamande.

vendredi 18 novembre 2016

Monfarina : la fraîcheur de la montagne !


J'avais déjà parlé de cette cuvée Monfarina l'année dernière. Si j'étais fainéant, je pourrais faire un copié/collé, car l'argumentaire reste le même : au prix d'un Apremont qui vous décape les gencives, vous avez un vin blanc rond et frais, qui ira aussi bien avec les huîtres, la raclette ou le fromage de chèvre. Et en plus il est bio et peu sulfité. 

La robe est jaune paille.

Le nez est mûr et expressif, sur le coing, la poire confite, le miel et une touche de "pierre chauffée au soleil".

Étant donné l'aromatique, on s'attendrait presque à un vin demi-sec/moelleux. Eh bien, pas du tout. La bouche est ronde, friande, très eau de roche/caillouteuse, avec la saveur et le fruité d'une (bonne) pomme Granny Smith, et avec un peu d'imagination, on peut aussi trouver de l'huître (Cap Ferret. On est précis, chez Vins étonnants...). 

La finale est délicieusement astringente – pour peu que vous appréciiez cette sensation – avec un toucher crayeux et des notes citronnées. Cette sensation se prolonge assez longuement, avec cette impression de dessoifer, comme je l'avais évoqué l'année dernière. 


jeudi 17 novembre 2016

Jaugueyron 2014 : juste classe !


Le succès du Clos de Jaugueyron ne se dément pas. Il faut dire qu'il offre à des prix raisonnables des vins qui n'auraient pas à rougir devant pas mal de GCC médocains. Ainsi, alors que nous avions reçu du 2012 lors de notre précédente commande – pas si ancienne que cela – nous passons directement au 2014. Nous n'allons pas nous en plaindre car je pense que ce millésime est supérieur à son aîné d'un an. Et les suivants (2015 et 2016) devraient encore être un cran au-dessus. "J'ai hâte", comme dit souvent l'un de mes amis (et client de Vins étonnants).

Mais intéressons-nous au Clos du Jaugueyron 2014 puisque c'est le héros du jour ;-)

La robe est grenat sombre aux reflets violacés.

Le nez est fin et pénétrant sur la crème de mûre, le tabac et le poivre blanc, avec une subtile touche mentholée.

La bouche est ronde, charnue, veloutée, avec un fruit séducteur et une tension qui ne vous lâche pas. On est dans la suprême élégance : à savoir naturelle, sans effet recherché (à la façon d'un Lord anglais dans son vieux costume en tweed, subtilement froissé). Et universelle : quel que soit le buveur qui déguste ce vin, il ne peut pas ne pas tomber sous son charme.

Plus le vin s'aère, plus la tension prend le dessus, donnant au vin un profil plus élancé sans perdre ses autres qualités.

La finale a une mâche affirmée qui demande encore un peu à se fondre, mais les tannins sont d'une maturité exemplaire. On y retrouve un fruit vibrant, le tabac et les épices. Et puis surtout une belle rétro qui reflue et persiste agréablement, prolongeant le plaisir.

Un vin qui appelle une pièce de boeuf épaisse, intensément grillée à l'extérieur, fondante à l'intérieur. Et des pommes de terre rôties à la graisse d'oie et une pointe d'ail. Ah ben ça y est, j'ai faim...


mercredi 16 novembre 2016

Inimitable Ondenc



Jusqu'à aujourd'hui, je n'avais pas encore parlé sur le blog de l'Ondenc de Plageoles. Pourtant, à chaque fois que je déguste la gamme intégrale de ce producteur, c'est mon vin blanc préféré. Sur 2014, il présente un profil plus mûr que d'ordinaire (15 % vol. !!!) mais il est malgré très bien équilibré grâce à une acidité inhérente au cépage. 

L'Ondenc, cousin du Petit Courbu, était largement planté en Aquitaine avant le Phylloxera – y compris dans le Bordelais. Mais il a été supplanté ensuite par le Sauvignon et le Sémillon (trop sensible au Mildiou et l'Oïdium). Si Robert Plageoles ne l'avait pas sauvegardé il y a une trentaine d'années, il aurait probablement disparu en France. Contrairement à ce qui est écrit ici ou – probablement à cause de Wikipedia France – il n'en reste que très peu aussi en Australie. Il eut certes un beau succès au XIXème siècle sous le nom d'Irvings'white et de Sercial (sic), mais là-bas aussi, il a été lâchement abandonné. Il en restait 23 ha en 1990, et la situation semble s'être encore dégradée depuis.

La robe est dorée et brillante, déposant des larmes sur les parois du verre.

Le nez évoque plutôt un vin moelleux, voire liquoreux : ananas, miel, coing confit, avec une légère touche beurrée/toastée. Et puis une p'tite pointe de pétrole/résine qui ferait presque Riesling.

La bouche allie rondeur et fraîcheur, avec une fine acidité qui tend et étire le vin, et une matière riche, imposante, limite onctueuse, sur des notes de fruits blancs rôtis au beurre. 

La finale est intense, séveuse, combinant une fine mâche crayeuse et une amertume évoquant le Chenin, soulignée par des saveurs réglissées/vanillées/grillées et sur poursuivant sur des saveurs salines/épicées. Incontestablement un vin de caractère !

Il devrait accompagner avec bonheur un foie gras mi-cuit (avec l'avantage de ne pas être sucré), des crustacés (homard à la vanille ?) ou des fromages affinés. Un très beau vin de gastronomie pour un prix somme toute assez raisonnable (12.90 €).




mardi 15 novembre 2016

Quatuor de choc


Les rouges 2015 de Vin & Pic sont arrivés, ainsi que Z'uvar. Plutôt que de vous en parler cuvée par cuvée sur plusieurs jours, autant vous faire un tir groupé ;-) Je les avais goûtés en cours d'élevage lors de mon dernier passage dans la région. J'avais été très impressionné. Autant dire que j'étais impatient de voir ce que ça donnerait en bouteille.


Boutonnière 2015 (6.95 €)

La robe est pourpre sombre à peine translucide.

Le nez est bien mûr (tout en restant fin et aérien), sur la confiture de myrtille, la cerise noire et les épices.

La bouche est ronde, charnue, juteuse, avec de la fraîcheur et du peps, et surtout un sacré fruit gourmand. 

La finale, sur la cerise épicée –  mais aussi le sang et une pointe de menthol –  a une mâche encore un peu serrée (mise récente) mais ça devrait se détendre rapidement.



Sanguine 2015 (11.40 €)

La robe est encore plus sombre. 

Le nez est plus discret, tout en restant sur le fruit noir, mais plus le côté crémeux (touche lactique). Les épices sont toujours là, et puis une pointe de résine. De la réglisse, aussi.

La bouche est tendue, longiligne, avec une matière dense et séveuse, d'une concentration impressionnante, entre fruits noirs et cachou. 

La finale est tonique, avec des tannins puissants mais bien mûrs. Ainsi, ils n'ont rien d'agressif ou d'asséchant. Là encore, le fruit et la fraîcheur l'emportent.


Seibel 2015 (11.90 €) 

La robe est proche du vin précédent.

Le nez est élégante, sur la cerise noire confite, la crème de mûre, et là encore des épices (douces).

La bouche est ronde, ample, avec une matière veloutée/séveuse qui tapisse le palais, et un fruit frais et expressif. L'équilibre est assez impressionnant malgré un degré anormalement élevé sur cette cuvée (14 % vol).

Le côté séveux se prolonge en finale , équilibré par une noble amertume et des tannins plus présents que d'ordinaire sur cette cuvée (mais à l'instar de Sanguine, bien mûrs).

On peut regretter le côté bourguignon/floral habituel de Seibel. Il devrait réapparaître sur le millésime suivant. Ceci dit, même si le profil est inhabituel, cela donne un p... de vin !


Z'uvar 2015 (18,00 €)

La robe translucide est entre le rose framboise et le saumon légèrement ambré.

Le nez frais et intense évoque la framboise, le guignolet et la pêche confite.

La bouche allie rondeur et tension, avec une matière fraîche, presque cristalline, et en même temps douce, confite, à l'aromatique "rôtie".

La finale est franche, tonique, sur des notes fumées/fruitées/épicées finement oxydatives, et une douceur bien intégrée, pas lourde pour un sou. Les épices finissent par avoir le dernier mot. 

lundi 14 novembre 2016

ELLE en est folle !


Dans le dernier numéro de ELLE, Sandrine Goeyvaerts a recensé les meilleurs sites de vins en ligne en privilégiant ceux qui commercialisent les petits vignerons, bio si possible. Nous faisons évidemment partie de la sélection. Pour chaque site, Sandrine donne sa référence Coup de cœur. Pour nous, c'est Loyela Blues, le Riesling forézien signé Jacky Logel.

Mais il se trouve que nous vendons aussi une partie des vins "coups de cœur" de nos concurrents, à des prix nettement moindres. Ainsi :


Papillon d'Orphée que nous vendons 7,90 € 
(contre 11.10 € chez notre concurrent)


Tire'Vin vite que nous vendons 9.80 €
(contre 11.80  chez notre concurrent)


La Mariole que nous vendons 7.95 €
(contre 8.50 € chez notre concurrent)

Vous comprenez pourquoi nous refusons le principe des soldes ou des foires aux vins ; nous préférons vendre à prix juste toute l'année.



jeudi 10 novembre 2016

Beaujolais nouveaux : faites votre choix !



Lorsque le 11 novembre arrive, le Beaujolais nouveau le suit de près. Ça ne s'est encore jamais démenti jusqu'à maintenant (et à moins que l'on invente des semaines plus courtes en conservant le jeudi, ça devrait rester ainsi). 2015 avait donné des vins exceptionnels de richesse (14-15 %) tout en restant parfaitement équilibré. En 2016, on revient à des chiffres plus "normaux" (12-12,5 %), mais la maturité et l'équilibre sont là. Le Beaujolais nouveau retrouve sa fonction de vin "glouglou", même si je n'ai pas vraiment de doute que certains pourront vieillir harmonieusement quelques années.

Cette année, nous vous  proposons 4 cuvées différentes. Une produite par Jean-Claude Lapalu et trois par l'équipe de PUR. Ils ont en commun de très faibles taux de sulfites, ce qui ne vous interdit pas d'être raisonnable (ils ne sont pas sans alcool...). Si vous êtes nombreux, il y a même une version Magnum !

Ces vins sont déjà commandables sur le site , mais nous ne les expédierons qu'à partir du 16 novembre (livraison le 17 au plus tôt).





La robe est pourpre très translucide.

Le  nez est gourmand, sur le bonbon au fruit, la violette et la pierre chaude, avec une petite touche lactique.

La bouche est friande, croquante, avec une matière souple, fluide, digeste et un fruit expressif.

La finale a une fine mâche crayeuse, avec toujours le fruit dominant, prolongé par des épices et une pointe saline. 


Beaujolais bio (8.50 €)

La robe est proche du précédent, peut-être un peu plus sombre.

Le nez mêle les fruits noirs sauvages et le bonbon anglais, avec une touche épicée.

La bouche est ronde, charnue, avec une matière juteuse plus dense que le Lapalu et une tension plus marquée.

La finale a du peps et de la gourmandise, mais aussi de la vinosité et une certaine profondeur. Cela le rend vraiment attachant.


Beaujolais-villages (7.95 €)

La robe est plus grenat et plus sombre, tout en restant translucide.

Le nez est très fruité, avec des notes lactiques (yaourt) un peu plus marquées. Il y a aussi du minéral (ardoise chaude).

La bouche gagne encore en chair, en velouté, avec une matière dense et douce, charmeuse, dotée d'une belle fraîcheur.

La finale a une mâche savoureuse, saline, avec du fruit à revendre, mais aussi du poivre, du bonbon à la violette et des épices.


Bel avenir (8.90 €)

La robe est carrément grenat, avec un violacé quasi absent.

Le nez est sur un registre très mûr, avec un fruit presque confit, épicé.

La bouche ronde, ample, riche, avec ce fruit toujours bien mûr, généreux, assez déstabilisant tant on ne ne l'attend pas sur ce type de vin. Il a vraiment un côté rhodanien dans son exubérance (en même temps, il est produit dans le Rhône).

La finale légèrement mâchue conclut dans la même générosité, avec toujours ce fruit très mûr et une palanquée d'épices. Vous êtes ailleurs qu'en Bojoland....

mercredi 9 novembre 2016

Espagne : retour vers la nature


Ça y est : nous avons reçu une palette de Barranco oscuro. Les différentes cuvées que vous avez déjà pu apprécier sont de retour (GarnataRubaiyatEl Pino rojoSalmónido, 1368) ainsi que deux autres cuvées dont nous parlons maintenant. Comme Luisa distribue également des vins naturels (vinosautenticos.com) nous en avons pris quelques uns pour compléter la palette.

Barranco oscuro


Il n'est pas difficile de deviner que Syrnacha est un assemblage de Syr(ah) et (Gre)nache. Si vous regardez la bouteille en transparence, vous pouvez aussi supposer que c'est un rosé (ou un rouge très clair). C'est bien un rosé, entre saumon et vermillon. Le nez est sur la prune compotée, l'écorce d'orange séchée, les épices, avec une pointe d'acidité volatile. La bouche est ample et soyeuse, avec une matière limpide et généreuse (à la fois fluide et presque grasse), tendue et rafraîchie par une fine et intense acidité. La finale est vive et tonique, amplifiée par la volatile. 

Peut-être est-ce l'embouteillage récent, mais ce vin est pour l'instant plus typé "nature" que les autres vins du domaine. Les fans d'Alban Michel et d'Anthony Tortul devraient beaucoup apprécier ce vin.


Xarab, contrairement à ce qu'il se fait dans le secteur (mutage du moût issu de raisins séchés sur des nattes en paille), est  issu de grappes de Pedro Ximenez passerillées sur pied (vendanges en décembre 2009 !). Cela donne un vin plutôt riche (environ 200 g de sucres résiduels) mais beaucoup moins alcoolisé (seulement 13 % vol.) Son acidité naturelle, probablement liée à l'altitude du vignoble (1200 m, pour rappel) le rend très digeste.

La robe est entre l'or et l'ambre. Le nez intense évoque le raisin confit, le caramel au beurre, la banane flambée. La bouche allie richesse et tension,sans tomber dans le lourd/sirupeux. C'est au contraire très digeste. Finale nette et fraîche  sur des notes de fruits secs et de caramel, avec un sucre plutôt discret. 

Purulio


Torcuato Huertas a travaillé toute sa vie à la campagne principalement dans la culture des olives et des arbres fruitiers. Il s'est intéressé au vin début des années 80 lorsqu'il est venu aider à tailler chez Manuel Valenzuela de Baranco oscurro, devenu un peu son mentor. Torcuato voulait suivre la tradition de son grand-père et l'améliorer. L'influence de Manuel a été énorme et se retrouve dans le respect de la nature, et la curiosté pour de nouveaux cépages et des vinifications innovantes, avec la recherche de l'authenticité dans chaque bouteille.

Il a 3 hectares de vignes plantés dans les villages de Marchal, Beas de Guadiz et Policar, tous dans la région de Guadix, dans le nord de la Sierra Nevada. Là, le climat est continental fin, avec très peu de précipitations et des grands contrastes de température entre le  jour et la nuit. Les sols sont  principalement argilo-sableux, avec à  Policar une argile rouge appelée "Rubial". Les vignes sont situées  entre 900 et 1200 m d'altitude.

L'agriculture est exempt de pesticides chimiques, la récolte manuelle, la vinification naturelle, sans aucun intrant, y compris à la mise en bouteille.


Le Purulio blanco est plus "orange" que blanc du fait de 5 jours de macération avec les peaux.  Le nez est à la fois aérien et intense, sur des notes de pêche séchée, d'abricot sec, de foin et d'épices. La bouche est ronde, ample, avec une matière dense, veloutée, fraîche et aromatique, épicée généreusement. La finale a une mâche relevée, soutenue par une acidité vibrante persistant longuement, avec un retour sur la pêche et les épices. 

Un véritable OVNI, toutefois accessible pour les gens qui veulent s'initier aux vins oranges.


Le Puer est un assemblage de 22% Merlot, 22% Cabernet Sauvignon, 22% Syrah, 22% Cabernet Franc et12% Tempranillo. La macération a duré 22 jours en cuve. Puis le vin a été élevé en barriques (usagées).

Celler Tomàs Torres


Thomas Vicent vit à Carrícola Vicent, une ville au sud  de Valence, près de la Sierra de Benicadell. Petit, il aidait son père dans la vigne familiale. Il lui est resté un profond amour de la nature. En plus d'être vigneron, il est garde-forestier dans la Vall d'Albaida. Au début des années 90, Thomas voulait reprendre la culture de la vigne, avant tout pour sa consommation personnelle (et celle de ses amis) : il a en effet a toujours aimé manger des aliments sains et naturels, comme ses animaux et les légumes de son jardin.Il a commencé à cultiver la vigne de sa famille et de ses amis, et en 1996, il a commencé à planter son propre vignoble.  Il  vinifiait alors dans une petite  cave creusée sous la maison. Le résultat de ses premières années a été assez bon pour l'encourager à construire une nouvelle cave entre la maison et le vignoble. Aujourd'hui, il  a 2 hectares, répartis sur 5 parcelles entre les municipalités de Carrícola, avec des sols de schistes et d'argile blanc, et Bélgida, avec des sols alluviaux plus caillouteux.

Son emplacement, entre 350 et 400 m au-dessus du niveau de la mer, au pied Sierra de Benicadell, lui garantit un climat méditerranéen avec des précipitations entre 600-1000 mm/ an.

Sa viticulture est écologique – seulement un ou deux traitements avec du soufre et de la bouillie bordelaise par an.

Aucun additif de toute nature en vinification. L'érafloir est manuel, le pressoir vertical est minuscule. La production annuelle ne dépasse pas 7.000 bouteilles.


L'Ombria Joven 2015 est un assemblage Ull de Llebre (Oeil de lièvre = Tempranillo) et Syrah. Il y a 14 jours de macération en cuve inox. Puis un élevage dans le même contenant. Aucun sulfite n'est ajouté, même à la mise. 

La robe est pourpre, trouble (non filtrée). Le nez évoque les fruits des bois juste pressés, avec une touche épicée. La bouche est fraîche, tonique, avec une matière veloutée, fruitée et digeste. La finale est bien mâchue, mais le fruit explosif fait passer les tannins sans souci (avec un confit de porc ou de canard, ce sera top !)

Can Torres


Présentation issue de leur blog : "Nous sommes Barbara et Juan Carlos Torres, un couple qui a décidé de vivre son«histoire» autour de la ferme familiale avec enthousiasme et le désir de construire un projet de vie. Nous avons une petite ferme au pied de l'Albera où les vignes sont cultivées depuis quatre générations. Dans la propriété, il y a des champs, des vignes, d'oliviers et de forêts de chênes- lièges. Le paysage est granitique,  avec la présence de dolmens et de menhirs,  et des étangs naturels.

En 2007, à la mort de son père, Juan Carlos hérite du domaine. Un retour à la terre qu'il a appris à aimer depuis  tout petit, sur des terres déjà dans les années 80.. Ainsi, ensemble nous entretenons et préservons la terre héritée et produisons des vins que nous aimions. Nous avons construit une nouvelle cave, récupérré des vieilles cuves et adaptaté les installations de vinification pour revenir à la pleine production, avec la même technique apprise de son grand - père.  Nous  prenons soin des vignes plantées autour des années 60, mais nous avons aussi planté de petites parcelles et préparons de nouveaux, avec des activités émergeant progressivement. Avec une passion pour ce domaine, l'effort et la ténacité qui nous rendent fort et uni, nous croyons en notre projet, qui est déjà une réalité, et nous nous investissons avec plaisir et enthousiasme pour notre idée de la vie et de l'avenir!"

Murtra est le nom de menhir dominant les vignes et le territoire environnant. Sa présence et son énergie sont fondamentales dans ce paysage. Le vin du même nom est un pur Ull de Llebre (Tempranillo, donc, si vous avez bien suivi).

La robe est pourpre sombre, opaque. Le nez, après aération, fait très fruit des bois (mûre, myrtille, sureau) avec une touche épicée et une pointe de grillé (café). La bouche est ronde, fraîche, fruitée, avec une matière dense, aux tannins encore accrocheurs qui demanderont du temps pour s'assouplir. Il y a une belle tension et une fraîcheur aromatique qui ferait presque penser à du mourvèdre. La finale est puissante, mâchue, avec un fruit bien expressif.  

Il est conseillé de le laisser de côté quelques années pour profiter de son potentiel.