mardi 14 mars 2017

Et si vous vous mettiez au Grüner Veltliner ?

Il existe dans la commune de Saint-Georges (à côté d'Eisenstadt) une parcelle de vigne qui est est là depuis plus de 4 siècles et qui a résisté à toutes les maladies et autres sales bestioles, phylloxera inclus. En 2000, Michael Leberl retrace l'histoire de cette vigne dans des registres jusqu'à 1580 (ce qui veut pas dire qu'elle n'est pas plus ancienne). Conscient du trésor qu'il possède, le vigneron Hans Moser la bichonne depuis le mieux qu'il peut. Ce qui n'a pas empêché que des vandales tentent de la détruire en 2011. Mais elle s'en est remise, comme d'habitude. Elle est maintenant considérée comme patrimoine culturel national. En 2016, elle a produit 480 kg de raisin ... et 300 litres de vin blanc.


Mais pourquoi je vous cause de ça ? Parce de récentes études ADN ont montré que ce cépage – appelé Saint-Georges à défaut de retrouver son nom d'origine – s'avère être l'un des deux parents du Grüner Veltliner, l'autre étant le fécond Traminer. Etonnant, non ?


Tout ça pour vous parler du Grüner Veltliner 2015 d'un autre Moser. Il m'a paru d'un abord plus facile que les autres années. Il était très marqué "sauge/herbes froissées", ce qui pouvait plaire aux amateurs de sensations rares, mais pouvait aussi perturber les palais non avertis. En 2015, donc, il me semble vraiment tout public. D'ailleurs, je vais le faire découvrir à un groupe demain : on verra bien ce qu'ils en pensent...

La robe est jaune pâle, brillante, aux reflets verts.

Le nez est fin, charmeur, sur le zeste de bergamote, les fruits blancs mûrs, avec une toute petite pointe de menthe – pour la fraîcheur aromatique – et une lichette de beurre – pour la gourmandise.

La bouche est ronde, charnue/pulpeuse, avec l'impression de croquer dans la baie... si ce n'est qu'arrive un léger perlant,  rendant soudainement la chose moins crédible (c'est rare, une baie de raisin qui gazouille...). Par contre, il apporte du peps, de l'allant, et une belle sensation de fraîcheur. 

La finale est pleine de niaque, mêlant une fine mâche à une amertume très Chenin, mais aussi une acidité (pas agressive) qui monte crescendo et vous emmène dans un voyage que vous n'aviez pas prévu. Et puis, au final du final, ces notes de menthe poivrée qui perdure assez longuement.

Tout ça pour 7.90 €. Que demande le peuple ?




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