mercredi 15 mars 2017

Sens du Fruit ou Classik ? Les deux !...


Lorsque certains d'entre vous se retrouvent sur la page Jonc Blanc, ils doivent se demander quel vin rouge acheter. Sens du fruit (à 8.50 €) ou Classik (à 11.95 €) ?  L'air de rien, le second 40 % plus cher. Donc, autant trouver le vin qui correspond à votre goût. Voilà donc ma mission du jour : vous faire la description la plus honnête de ces deux cuvées afin que vous puissiez faire votre choix en connaissance de cause. Ne me remerciez pas : c'est mon job ;-)



La robe est pourpre sombre, difficilement translucide. 

Le nez est gourmand, sur les fruits noirs qui mijotent dans le chaudron à confiture (cassis, myrtille) avec une belle pincées d'épices (cannelle, muscade).

La bouche est ronde, ample, soyeuse, avec un fruit expressif et une p... de fraîcheur. Il y a aussi une belle tension qui l'allonge et le dynamise. 

La finale est plus "sud-ouest" avec une mâche savoureuse, fruitée et épicée. Elle est suffisamment modérée pour que ce vin passe à l'apéro, mais ce vin sera tout de même plus à son aise avec un magret de canard cuit comme il faut (rosé, donc) et des pommes de terres sarladaises. Ou un plateau de charcutailles... Hum, pas très vegan, tout ça... 



La robe est atramentaire (elle fait penser à de l'encre, quoi, avec ce noir qui tire vers le violet, ou l'inverse...).

Le nez est fin, élégant, sur des notes de crème de fruit noirs, avec en arrière-plan des senteurs d'élevage noble (grillé/toasté/épicé).

La bouche est plus en longueur qu'en largeur – elle trace, comme on dit  – avec une matière plus dense mais toujours soyeuse. Séveuse, aussi. Le fruit et la fraîcheur sont toujours là, mais avec plus de dynamique et d'intensité (j'oserais bien "plus de race", mais il y a un risque de déclencher une polémique, pour le moins inutile).

La finale est elle aussi plus concentrée, avec des tannins plus présents. Plus pêchue, aussi, avec une fine acidité fruitée/épicée qui prolonge le plaisir. Le tout vous escagasse plaisamment les papilles qui en redemandent.

Ce coup-ci, j'éviterais l'apéro. Je resterais sur le canard, mais cette fois-ci les cuisses confites, avec toujours les pommes de terres sarladaises. Ou alors une côte de boeuf, forcément maturée (quel boucher ose encore vendre une côte de boeuf "normale" ?). 

Conclusion : si vous cherchez un vin facile à boire, fruité sans être vulgaire, Les sens du fruit est fait pour vous.  Si vous êtes à la recherche d'un vin plus ambitieux qui peut mettre une claque à ses voisins bordelais – avec l'avantage d'être beaucoup moins marqué par le bois * – vous pouvez tenter Classik. Dans les deux cas, je pense que vous en avez vraiment  pour votre argent.  

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* et c'est le problème de nombreuses cuvées bergeracois "haut de gamme", fardées comme si elles participaient au Satyricon de Fellini. 

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