mardi 21 novembre 2017

Stierkopf : tranchant !


Il y a Auxerrois et Auxerrois. Il y a le rouge que l'on trouve à Cahors, et qui s'appelle aussi Côt en Loire et Malbec à Bordeaux. Et puis il y a le blanc , originaire de Lorraine et qui est, à l'instar du Chardonnay ou du Gamay, un enfant du Pinot noir et du Gouais blanc [vous aurez noté qu'aucun ne vient d'Auxerre... ]. On trouve le blanc en Lorraine, évidemment, mais aussi en Alsace. Il y est rarement commercialisé sous ce nom-là : soit il entre dans l'assemblage du Crémant ou de l'Edelzwicker, soit il cohabite avec le Pinot blanc dans le Klevner (qui n'a rien à voir avec le Klevener, issu du Savagnin rose). 

Alors que l'Auxerrois du domaine Rietsch était assemblé jusqu'en 2015 dans Entre chien et loup (avec du Pinot blanc : c'était donc un Klevner), il fait cavalier seul en 2016 dans cette cuvée Stierkopf. L'Auxerrois a la réputation d'être un cépage un peu mou, manquant de caractère. Ce n'est vraiment pas le cas de celui-là qui est vif et tonique. Vaut mieux le boire le midi. Si vous le buvez le soir, vous risquez de ne pas dormir de la nuit... 

La robe est jaune paille claire, brillante.

Le nez est super gourmand, sur la "tarte au citron meringuée" dixit Lechef. L'a pas tort. On a bien l'odeur de la pâte à tarte (pur beurre) toute chaude, un peu de citron confit, et des notes caramélisées/épicées. Si on veut faire pâtisserie plus alsacienne, on pourrait parler du Berawecka, ce petit pain à base de fruits confits, dont la poire séchée, que l'on perçoit bien ici. Bref, on s'attendrait à un vin riche, moelleux. Grosse erreur [bon, perso, je me doutais que ce ne serait pas le cas en lisant ces résultats d'analyse :  Alcool  12.7° / Sucre résiduel  0.2 g/l  / Acidité totale  6.6.5 g/l   /  pH : 3.1  /  S02 total :  12 mg/l . Ça promettait un vin bien vif... ]

La bouche est vive, tendue à donf, avec une acidité mosellane (ou Pinonienne, c'est pareil) tranchante comme un rasoir qui vient d'être affuté. Elle est heureusement enrobée par une matière ronde, confortable, limite joufflue, qui amène un peu de bonhommie. Et puis il y a toujours cette aromatique de pâte beurrée dorée à point et d'agrume confit. L'ensemble est fluide, digeste, d'une grande buvabilité, pour peu que l'on apprécie cette vivacité germanique (moi, j'suis fan, mais je sais que d'autres auront du mal...).  

La finale est nette, intense, très marquée par le citron (jus). Ça vous recale les papilles direct et vous prépare à la gorgée suivante.

PS : 24 h plus tard, le vin fait un peu plus "nature" dans l'aromatique. À vous donc de voir selon vos goûts si vous l'aérez, ou si vous le buvez dès l'ouverture (moi, je préfère le premier jour). 

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